A l’occasion de la réunion de haut niveau, pour mettre fin au mariage des enfants, tenue à Dakar en octobre 2017, de jeunes activistes dynamiques et très enthousiastes de l’Afrique de l’Ouest et du centre, qui défendent la cause des enfants victimes de mariage précoce aux plan national et international, se sont réunis pour proposer des recommandations fortes.

Ensemble, des partages d’expériences en travaux de groupes, en passant par l’analyse de la situation en Afrique, ils sont arrivés à la conclusion que le mariage des enfants y est une réalité effective. Son taux paraît moins élevé dans certains pays comme le Bénin (26%), le Ghana (21%), le Burundi (20%), le Cap-Vert (18%), le Rwanda (7%) ; mais alarmant ailleurs comme le Niger (76%), qui détient le taux le plus élevé au monde du mariage d’enfants, devant la République Centrafricaine (68%), le Tchad (67%), le Mali (55%), et le Burkina Faso (52%). Il faut donc agir pour y remédier.

Au regard des réalités de chaque pays, les jeunes recommandent que :

  • les décideurs ouvrent des espaces aux jeunes et les impliquent dans les prises de décisions ;
  • les Etats adoptent un cadre législatif garantissant un environnement scolaire sûr pour favoriser le maintien des filles à l’école et l’accès à une éducation gratuite, obligatoire et de qualité pour chaque enfant jusqu’à 18 ans ;
  • les leaders religieux prennent position pour mettre fin au mariage d’enfants et utilisent leur autorité pour faire changer les choses ;
  • les Partenaires Techniques et Financiers investissent davantage pour l’autonomisation économique des filles et la création d’activités génératrices de revenus pour les parents ;
  • les stratégies nationales de lutte contre le mariage des enfants comportent un plan de mobilisation des médias (traditionnels et modernes) ;
  • les ONG, Etats, Organismes internationaux renforcent les capacités des jeunes et de leurs organisations via les moyens techniques et financiers ;
  • les Etats intègrent davantage dans le curriculum scolaire l’éducation à la santé sexuelle et reproductive et les droits de l’enfant, en investissant dans des espaces scolaires/extra scolaires qui permettent l’émancipation des garçons et filles ;
  • les Etats, ONG, Organismes internationaux développent de nouvelles stratégies qui favorisent le changement des normes sociales en écoutant la jeunesse ;
  • les gouvernements relèvent l’âge légal du mariage à 18 ans et harmonisent les législations nationales en cohérence avec les traités internationaux et accélèrent l’adoption et l’adaptation du code de l’enfant et des politiques de protection de l’enfant ;
  • l’union Africaine, la CEDEAO et la CEMAC mettent en place un mécanisme régional de suivi des politiques nationales, des budgets et investissent dans la promotion de l’abandon des mariages d’enfants.

Ils mettent un terme à leurs recommandations par ce message, tel des soldats prêts à passer à  l’action :

Chers leaders, partenaires !!! Souvenez-vous que nous serons là pour veiller à l’application de nos recommandations. N’oubliez pas que les jeunes sont vos partenaires et qu’ensemble nous sommes la solution. »

Ces recommandations témoignent d’un nouvel engagement des jeunes à accompagner les gouvernements et Organisations de la Société Civile dans cette lutte et devraient constituer un ouf de soulagement pour les décideurs car, comme il  a été souligné à l’ouverture de cet atelier préparatoire,

[blockquote align= »none » author= »Rotimy DJOSSAYA, Directeur Régional de Plan International WCARO »]« Les jeunes ont du potentiel, ils sont créatifs et possèdent de nouvelles approches pour mettre fin au Mariage des Enfants ».[/blockquote]

 

Alors qu'est-ce qu'on fait les amis ? Je nous propose de travailler, chacun dans sa communauté, sur ces recommandations pour le bien de tous. Cliquez pour tweeter

 

Irmine Fleury Ayihounton

Irmine Fleury Ayihounton

Béninoise née le 12 Avril à Cotonou, je suis Spécialiste en Développement Communautaire et je poursuis actuellement une maîtrise en santé publique à l'Université de Montréal. Je m'investis au quotidien sur les questions de santé de reproduction, de leadership et développement des filles et femmes d'Afrique.

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