25 ans après la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), plus de 9500 personnes venues de 173 pays se retrouvent à Nairobi pour questionner le programme d’action du Caire. Le sommet de Nairobi a servi de cadre aux gouvernements, PTFs, activistes, leaders d’opinions… pour célébrer les progrès, identifier les défis actuels et prendre de nouveaux engagements en faveur des filles, femmes, jeunes et tous. Les Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR) ont occupé une place de choix dans les diverses activités.

Les panélistes

A la CIPD+25, j’ai eu l’honneur de modérer une importante session dont le thème est intitulé “DSSR en Afrique francophone : accélérons le changement”. Il s’agit d’une session co-organisée par Equilibres&Populations, Médecin du Monde, l’Association des Femmes Juristes du Burkina-Faso et le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF).

 

Étaient présents sur ce panel,

  • Dr Haingo RABEARIMONJY, Directeur par intérim du bureau Régional Afrique de l’IPPF
  • Antoinette Kanzie, magistrate, trésorière Générale de l’Association des Femmes juristes du Burkina Faso
  • Dr D. Gaston AHOUNOU, Chef du Service de la Planification Familiale et de la Santé des Adolescents et Jeunes à la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant, Ministère de la santé, Bénin
  • Dr Salou/ Kagoné Ida, Secrétaire Technique en charge de l’accélération de la transition démographique, Ministère de la santé du Burkina Faso
  • Delphine O, Ambassadrice et secrétaire générale du forum Génération Égalité 2020, France
  • Dominique Chevolet, chargé d’affaires. at the Embassy of Luxembourg in Addis Ababa.

Pour moi, en tant que féministe, c’était à la fois un honneur mais aussi une responsabilité. C’est un honneur de me retrouver à ce niveau de discussions et de pouvoir échanger mais surtout interroger les personnes qui ont la responsabilité de prendre ou de ne pas prendre des décisions qui affectent finalement les millions de filles et de femmes dans le monde et en Afrique francophone dont le Bénin, mon pays, en fait partie. C’était une responsabilité parce que j’étais également investi de la mission de porter la voix des millions de jeunes filles et de femmes qui sont les premières victimes du non-respect des engagements pris. Le challenge était pour moi de mettre les pieds dans le plat sur les différents aspects de la lutte pour la promotion des DSSR en Afrique francophone. Je ne suis pas légitime pour juger si j’ai été à la hauteur, mais je l’ai fait et c’est déjà ça.

A la fin de cette session je retiens quand même deux leçons importantes. La première est que nous avons notre mot à dire partout où l’on parle de nous. Lorsque j’ai été contactée pour modérer ce panel, je me suis demandée si j’étais légitime pour une telle. Mais à la fin, je me suis rappelée que « pour réussir, il faut avoir essayé » et c’est ce que j’ai fait.

La seconde est que la question des DSSR en Afrique francophone reste une préoccupation majeure. Et la réponse à cette préoccupation nécessite l’implication de tous. Pour finir, un leadership politique mais aussi pragmatique est nécessaire. J’insisterai sur le pragmatisme parce que depuis le Sommet du Caire il y a 25 ans, de nombreux engagements ont été pris et n’ont jamais été tenus.

Logo officiel du sommet

En définitive, il nous revient en tant qu’activistes mais aussi en tant qu’actrices directement touchées de continuer à faire entendre la voix des sans voix.

Cette session a permis de recueillir des recommandations et des engagements en faveur de nouveaux partenariats constructifs ayant vocation à transformer les choses en matière de DSSR en Afrique francophone.

Par ma voix, les féministes ont réaffirmé leur engagement à cette cause et espèrent être associées aux actions à tous les niveaux, de la conception à la mise en œuvre et l’évaluation des interventions.

Irmine Fleury Ayihounton

Irmine Fleury Ayihounton

Béninoise née le 12 Avril à Cotonou, je suis Spécialiste en Développement Communautaire et je poursuis actuellement une maîtrise en santé publique à l'Université de Montréal. Je m'investis au quotidien sur les questions de santé de reproduction, de leadership et développement des filles et femmes d'Afrique.

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