Dans l’un de nos précédents articles, nous abordions la question relative au viol des adolescentes à travers  les différents cas traités en mai dernier par la cour d’assises de la cour d’appel de Cotonou. Dans celui-ci, nous revenons sur l’une des conséquences éventuelles liées à cette violence faite aux filles.

Comme vous pouvez l’imaginer, les violences faites aux femmes et aux filles, tant en milieu scolaire que communautaire, constituent l’un des véritables maux qui minent la société béninoise. On estime d’ailleurs à 69%, le taux de prévalence de ces violences subies par ces cibles selon une étude réalisée par le ministère béninois de la famille. Parmi ces nombreux cas, figure celui des adolescentes qui tombent enceintes à la suite d’un viol et deviennent mères malgré leur jeune âge et se retrouvent ainsi abandonnées à elles-mêmes. Lorsqu’une adolescente tombe enceinte des suites d’un viol, cela met en péril son éducation et ses rêves. Elle est susceptible de rejeter cet enfant à sa naissance et pourrait être également victime de troubles psychologiques.

Quel devrait être alors le sort de ces adolescentes ? Qu’est-ce qui est fait au Bénin pour assurer une prise en charge à toutes ces adolescentes violées et devenues filles-mères ?

Il faut saluer les initiatives, aussi bien privées que publiques, mises en place pour accompagner ces filles devenues mères de façon précoce. Notons par exemple les Centres de Promotion Sociale (CPS) présents sur toute l’étendue du territoire national. Destinés à promouvoir les droits des personnes vulnérables et contribuer au développement, ces CPS œuvrent également à la réduction des violences faites aux femmes et aux filles à travers des séances de sensibilisations et des formations socio-professionnelles. Parallèlement, la « Maison du soleil » qui est une initiative des sœurs salésiennes de Don Bosco, accueille également ces filles victimes de viol ou de  grossesse non désirée et leur offre la possibilité de suivre une formation professionnelle, de bénéficier d’une prise en charge psychologique et  d’être réintégrées dans leurs familles (pour celles qui s’étaient retrouvées toutes seules) suite à une médiation.

Autant, il faut continuer de dénoncer et punir les nombreux cas de violences faites aux femmes et aux filles conformément à la loi 2011-26 du 09 janvier 2012, autant il s’avère important de multiplier les actions de sensibilisation et de renforcement des capacités des adolescentes pour mieux se défendre en cas de viol ou violences de tous genres. Cela contribuerait à réduire le taux de grossesses précoces dans le rang des adolescentes béninoises qui est dix fois plus élevé chez les jeunes filles non instruites.

Irmine Fleury Ayihounton

Irmine Fleury Ayihounton

Béninoise née le 12 Avril à Cotonou, je suis Spécialiste en Développement Communautaire et je poursuis actuellement une maîtrise en santé publique à l'Université de Montréal. Je m'investis au quotidien sur les questions de santé de reproduction, de leadership et développement des filles et femmes d'Afrique.

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