Pour clôturer les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, nous faisons aujourd’hui un focus sur le travail de la Sénégalaise Fatou Kiné Diouf qui nous fait découvrir par l’exposition « Lan nga soloon / T’étais habillée comment ? » au musée de la femme Henriette Reyane Bathily situé à Dakar (adresse : la Villa n°2744, Dieupeul 3, La Roulotte ; http://mufem.org ), les vêtements que portaient certaines victimes de viol au moment de leur agression.

Inspirée par la même exposition faite aux États-Unis pour la première fois, elle a collecté quelques témoignages de femmes victimes de viol au Sénégal. L’exposition a été faite avec des vêtements qui illustrent les témoignages collectés. L’objectif visé est de répondre à toutes ces personnes qui prétendent que les victimes sont celles qui provoquent les agressions sexuelles à cause de leur manière de s’habiller. Cette exposition est la preuve que les victimes n’en sont pour rien.

Cette garde-robe composée de robes pour enfant, pyjamas, pantalons, chemises, jupes, T-shirts, uniformes… suscitent une toute autre réflexion quand l’on se rappelle qu’ils étaient portés par des victimes d’agressions sexuelles. On se rend compte que le vêtement n’a rien à avoir avec le viol et que cette idée n’est qu’un prétexte pour culpabiliser les victimes.

« Ce que j’ai remarqué le plus au Sénégal c’est le fait que le viol est commis beaucoup plus sur des filles de moins de 18ans et l’agresseur fait généralement partie de la cellule familiale » nous a confié Fatou, la commissaire de l’exposition.

Le message qu’elle communique à travers son travail, c’est qu’on ne cherche pas à se faire violer. Un viol n’est jamais la faute de la victime. Il est donc nécessaire de trouver un moyen de mieux protéger les populations vulnérables notamment les jeunes filles et les talibés. Elle veut par ce canal, rassembler les gens autour de la question des violences sexuelles, sensibiliser et susciter l’accompagnement des structures d’accueil et des actions pour une meilleure prise en charge psychologique des victimes.

Que ce soit au Bénin ou ailleurs, ces mêmes témoignages sont valables. Le viol reste et demeure un crime et est puni au Bénin conformément à la loi 2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes, sans oublier le code de l’enfant qui protègent les enfants contre toutes formes de violences.

Irmine Fleury Ayihounton

Irmine Fleury Ayihounton

Béninoise née le 12 Avril à Cotonou, je suis Spécialiste en Développement Communautaire et je poursuis actuellement une maîtrise en santé publique à l'Université de Montréal. Je m'investis au quotidien sur les questions de santé de reproduction, de leadership et développement des filles et femmes d'Afrique.

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